Mes mers intérieures

jeudi 20 février, 2025 19h30

Maison des arts Desjardins Drummondville175 Rue Ringuet, Drummondville, QC J2C 2P7


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Programme

Airs variés pour soprano et orchestre


Symphonie n° 2


À travers une série de pièces qui lui sont chères, la soprano Marianne Lambert nous convie à un voyage musical hautement émotif autour de la maternité et de son parcours personnel parsemé d’embûches et de deuils. Un concert multimédia tout en intimité qui se conclura par la présentation de la 2e symphonie de Kurt Weill, œuvre à la fois dense et lumineuse.

Julien Proulx


Chef d’orchestre

Isabeau Proulx-Lemire

Metteur en scène

Debussy, Wolf, Mahler, Górecki, Ayotte, Ravel et Mahler

Airs variés pour soprano et orchestre

Claude Debussy (1862-1918)
Ariettes oubliées
V. Green

Hugo Wolf (1860-1903)
Auf ein altes Bild

Henryk Górecki (1933-2010)
Symphonie n° 3 op. 36, 2e mouvement

Hugo Wolf (1860-1903)
An den Schlaf

Maggie Ayotte (née en 1992)
Reste

Samuel Barber (1910-1981)
Un tombeau dans un parc

Benjamin Britten (1913-1976)
The last rose of summer

Gustav Mahler (1860-1911)
Ich bin der Welt abhanden gekommen

Gustav Mahler (1860-1911)
Liebst du um Schönheit

Maurice Ravel (1875-1937)
Cinq mélodies populaires grecques
IV. La chanson des cueilleuses de lentisque

Samuel Barber (1910-1981)
Sure on this Shining Night

Claude Debussy (1862-1918)
Ariettes oubliées
I. C’est l’extase langoureuse

 

Les œuvres chantées de ce programme tissent un lien profond avec le titre du concert (qu’on aurait aussi pu appeler Mes mères intérieures). Elles reflètent les vagues émotionnelles de la maternité, du deuil et de l’espoir. Chaque œuvre est un miroir des mers intérieures de l’âme, oscillant entre douceur, profondeur et résilience.

Debussy, avec Green (Ariettes oubliées), met en musique le poème de Verlaine en capturant des souvenirs fragiles tandis qu’Hugo Wolf, dans Auf ein altes Bild (Sur un vieux tableau), juxtapose l’innocence d’un enfant et l’ombre d’un destin tragique.

La dernière rose (The Last Rose) de Britten explore la fragilité et la beauté éphémère de la vie et Barber, avec sa lumière dans l’obscurité, nous rappelle l’espoir qui renaît même après les tempêtes.

Probablement l’œuvre la plus connue de Górecki, la Symphonie n° 3, dite « Symphonie des chants plaintifs », est d’une grande intensité émotionnelle. Composée en hommage aux victimes de l’Holocauste, elle exprime la douleur et la résilience humaine. Dans le deuxième mouvement, Górecki met en musique une prière bouleversante qu’une jeune prisonnière de la Gestapo avait gravée sur le mur de sa cellule. Dépouillée, l’œuvre invite au recueillement et traduit les vagues de chagrin et d’espoir face à l’adversité.

Dans Ich bin der Welt abhanden gekommen (« Je me suis retiré du monde »), Mahler décrit comment il est parfois nécessaire de se retirer du monde extérieur pour atteindre une paix intérieure.

Écrite à la demande de la soprano Marianne Lambert, Reste de la jeune compositrice Maggie Ayotte, s’inscrit dans le cadre de ce concert explorant le thème du deuil périnatal. Inspirée par l’intensité de ce sujet et touchée personnellement par la maternité – Maggie est mère de trois enfants – la compositrice crée une œuvre empreinte de douleur et d’espoir. La pièce explore la difficulté de quitter le petit corps de son enfant, dans un mélange d’amour, de dénis et de désir de prolonger le lien. À travers un texte poignant (« Si la mort dans la fange fane des roses, la larme d’un ange fait germer l’espoir d’un printemps nouveau ») et une musique guidée par ses émotions, Maggie traduit cette lutte entre l’acceptation de la perte et l’émergence d’une lumière fragile.

Ces œuvres, chacune à leur manière, explorent les profondeurs de l’âme et nous invitent à naviguer entre lumière et obscurité, entre perte et résilience, tout comme les mers intérieures qu’elles évoquent.

Kurt Weill (1900-1950)

Symphonie n° 2

I. Sostenuto – Allegro molto
II. Largo
III. Allegro vivace

Compositeur juif dont la musique est considérée « dégénérée » par les nazis, Kurt Weill fuit l’Allemagne en 1933 pour s’installer à Paris. C’est dans ce contexte qu’est écrite la Symphonie no2 qui représente un point culminant dans l’écriture purement instrumentale de Weill avant qu’il ne s’oriente vers la comédie musicale lors de son exil aux États-Unis quelques années plus tard.

Le premier mouvement débute par une introduction mystérieuse où un solo de trompette annonce le ton sombre et énigmatique de la symphonie. L’énergique Allegro qui suit est marqué par l’influence du jazz et du cabaret, si chers à Weill. Qualifié de « cortège » par le compositeur lui-même, le poignant Largo alterne entre des moments d’introspection et des envolées orchestrales. Enfin, le dernier mouvement prend des airs de danse frénétique. Une tarentelle bondissante sert de refrain, entrecoupée de thèmes satiriques et légers.

Weill décrivait cette symphonie comme l’opposé de la musique pastorale. Elle explore plutôt les paysages tourmentés de l’âme humaine. Avec des orchestrations d’une rare économie et une ironie mordante, cette œuvre reflète la tension politique et sociale des années 1930 en Europe.

« Je n’ai jamais reconnu de différence entre la musique sérieuse et la musique légère. Il n’y a que de la bonne musique et de la mauvaise musique. »

Kurt Weill