De New York à Drummondville
jeudi 17 octobre, 2024 19h30
Maison des arts Desjardins Drummondville175 Rue Ringuet, Drummondville, QC J2C 2P7
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Programme
First Essay for Orchestra
Concerto pour flûte
Symphonie n° 5
Notre saison débute dans la légendaire ville de New York, alors que l'orchestre interprétera une œuvre signée Samuel Barber et recevra Robert Langevin, flûte solo de l’Orchestre philharmonique de New York, dans un flamboyant concerto du compositeur québécois Airat Ichmouratov. Pour clore cette soirée d’ouverture : la majestueuse 5e symphonie de Sibelius, un compositeur fascinant que vous aimerez (re)découvrir.
Julien Proulx
Chef d’orchestre
Robert Langevin
Flûte
Samuel Barber (1910-1981)
First Essay for Orchestra
En 1937, un jeune compositeur américain de 27 ans relève un défi audacieux : capturer l’essence de son époque en seulement huit minutes. Samuel Barber, avec son First Essay for Orchestra, crée une œuvre étonnamment dense.
Composé à la demande d’Arturo Toscanini, ce « premier essai » marque l’entrée de Barber sur la scène symphonique internationale. L’œuvre est créée le 5 novembre 1938 à New York, lors du même concert où est joué pour la première fois le célèbre Adagio for Strings.
L’œuvre commence par un thème mélancolique aux cordes graves. Ce thème principal, énoncé par les altos et violoncelles, se développe et se transforme, passant d’un instrument à l’autre.
Le cœur de l’œuvre est marqué par un passage animé où les cordes jouent des figures légères et agiles que les bois et le piano reprennent ensuite. Barber illustre ici à merveille l’ambiance effervescente new-yorkaise des années 1930 avec ses gratte-ciels, ses machines vrombissantes et le fourmillement de ses habitants.
Dans ce First Essay, Barber réussit habilement à unir tradition européenne et sensibilité américaine.
« Je recherche une musique qui soit émotionnellement satisfaisante et qui s’adresse directement à l’auditeur. Je ne crains pas d’être simple si c’est sincère. »
Samuel Barber
Airat Ichmouratov (né en 1973)
Concerto pour flûte
I. Andante-Allegro
II. Lento Solenne
III. Vivace con allegrezza
Profondément influencé par la culture de son Tatarstan natal à l’époque soviétique, Airat Ichmouratov est établi à Montréal depuis 1998. Clarinettiste, compositeur et chef d’orchestre, cet artiste polyvalent est reconnu pour l’accessibilité et l’invention mélodique de ces œuvres. Basée sur la tradition musicale, son écriture n’en est pas moins unique.
Composé dans un style néo-romantique, le Concerto pour flûte est dédié au québécois Robert Langevin, flûte solo du New York Philharmonic. L’œuvre comporte trois mouvements.
Les premières mesures évoquent les vastes steppes de la terre natale d’Ichmouratov Plus dépouillé, le deuxième mouvement explore le côté lyrique de la flûte. Le finale met en valeur toute la virtuosité du soliste dans une explosion d’énergie rythmique.
« La musique est un langage universel qui peut unir les cultures et toucher les cœurs. »
Airat Ichmouratov
Jean Sibelius (1865-1957)
Symphonie n° 5
I. Tempo molto moderato – Allegro moderato
II. Andante mosso, quasi allegretto
III. Allegro molto – Largamente assai
Imaginez-vous survolant les vastes forêts finlandaises où le silence est soudainement brisé par l’envol majestueux d’un groupe de cygnes. Cette vision spectaculaire que Sibelius a immortalisée dans son journal est au cœur de sa Cinquième Symphonie, une œuvre qui capture l’essence même du paysage nordique et de l’âme finlandaise.
Composée durant la Première Guerre mondiale, cette symphonie illustre non seulement le profondément attachement de Sibelius pour la nature, mais également la résilience de l’âme humaine face aux atrocités de la guerre.
Le premier mouvement s’ouvre sur un appel des cors évoquant l’aube se levant sur un lac brumeux. Peu à peu le thème se développe, gagnant en puissance et en complexité.
Dans l’Andante Mosso qui suit, le dialogue des bois et les pizzicatos des cordes évoquent le chant des oiseaux et les gouttes de pluie tombant dans la forêt.
Finalement, le dernier mouvement débute sur un motif tournoyant aux cordes. Puis les cors font entendre le thème du cygne, une mélodie noble qui semble s’élever vers le ciel, certainement inspirée par la scène décrite dans le journal de Sibelius : « Aujourd’hui à onze heures moins dix, j’ai vu seize cygnes. Une des plus grandes expériences de ma vie ! Dieu, quelle beauté ! » Répété six fois avec une intensité croissante, le thème culmine dans une série d’accords grandioses qui concluent l’œuvre.
« Je pourrais comparer la symphonie à un fleuve. Elle naît d’une multitude de ruisseaux qui cherchent leur chemin. Le fleuve, large et puissant, se jette dans la mer. Laissez-vous emporter par ce fleuve musical où la nature sauvage et l’âme humaine fusionnent dans une vision grandiose. »
Jean Sibelius